
Depuis quelques années, le réchauffement climatique provoque de nombreux bouleversements et évolutions dans le cycle de la nature. Il devient ainsi de plus en plus courant de croiser des insectes dans des régions inédites, ou bien d’observer des espèces végétales se développer en dehors des périodes de croissance habituelles. La chenille sphinx tête-de-mort, originaire d’Afrique, semble suivre le même chemin en s’invitant progressivement en Europe. Jardin & Saisons vous explique comment identifier facilement cet insecte et quels risques représente-t-il pour votre jardin.
La chenille du sphinx tête-de-mort se distingue par sa robe éclatante, composée de nuances de jaune fluo et de vert, et recouverte de stries bleues ou violacées, mais également de points noirs. Elle peut mesurer jusqu’à 15 cm, en faisant la plus longue espèce de la famille des chenilles. Sa tête est par ailleurs dotée d’une corne granuleuse et dorsale qui lui confère une allure très spécifique. Dès l’automne, cette chenille se mue en papillon sphinx tête-de-mort, dénommé ainsi en raison du motif en forme de crâne dessiné sur son thorax.
À l’instar de nombreuses autres espèces, la chenille du sphinx tête-de-mort remonte peu à peu vers le nord et se fait remarquer par plusieurs jardiniers depuis l’été 2024, et notamment en France. En ouvrant l’œil, vous pourrez peut-être l’apercevoir dans vos plantations entre juillet et octobre.
Si la présence de cette impressionnante chenille n’inquiète pas certains jardiniers, d’autres déplorent son appétence pour les feuillages des solanacées, une famille de légumes qui inclut l’aubergine, le piment, la pomme de terre, la tomate et le poivron, entre autres. La chenille de sphinx tête-de-mort a tendance à s’attaquer à ces feuilles, avant de disparaître sous terre pour préparer sa mue en papillon.
Essentiellement présente dans les champs de pomme de terre, cette chenille ne représente, pour le moment, pas d’autre risque pour la culture des fruits et légumes. Il s’agit toutefois de rester vigilant et de signaler, si possible, sa présence dans votre région.
Vous surprenez une chenille de sphinx tête-de-mort dans votre jardin ? Elle n’est pas dangereuse pour l’homme et reste un maillon essentiel de notre écosystème et de la biodiversité. En revanche, si vous avez besoin de la manipuler pour la déplacer, ne le faites pas sans vous protéger les mains : cette chenille peut se nourrir de plantes toxiques et, par conséquent, devenir dangereuse au toucher. Évitez donc de la toucher autant que possible ! De même, si des enfants jouent dans le jardin, surveillez-les sans relâche afin qu’ils ne touchent pas la chenille.
De manière générale, si vous constatez que la chenille sphinx tête-de-mort ne s’attaque pas à vos plantations, laissez-la déambuler dans la terre et observez cette espèce toute particulière. Il est pour le moment difficile de l’inscrire dans la catégorie des nuisibles, alors participez activement à sa découverte des jardins européens et transformez-vous en reporter-jardinier en notant vos remarques dans un petit carnet !
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